Juliette / Nour : Cela faisait longtemps que j’avais envie de donner à un album mon nom de famille. Parce que je ne suis “connue” que par un prénom. Je porte un nom bizarre pour une chanteuse française, un nom arabe venu d’un grand-père kabyle, un nom qui signifie “Lumière de la Religion”, un beau nom que j’ai horreur qu’on écorche : Noureddine, avec un “r” et deux “d”. Cependant il faut reconnaître qu’un nom de prophète pour un album de chansons, c’est tout à fait démesuré. La chanson n’est pas une religion.
N’en gardons que la lumière ! Nour. Les chansons souvent, comme des feux-follets, peuvent illuminer quelques nuits obscures. Qu’elles brillent d’amour, qu’elles lancent l’ironie et le rire en feux d’artifice ou qu’elles portent le flambeau de quelques souffrances qu’on reconnaît pour siennes, les chansons sont comme ça : elles allument. Lumignons ou fanaux, réverbères ou néons, ce sont ces chansons-là que je veux écrire. J’ai la prétention de croire que je suis une allumeuse. Et c’est comme si je signais, enfin, de mon nom : Juliette Nour.”